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"En francais s'il vous plait" le blog des étudiants du département de français de lˇUniversité Nationale de Chungbuk en Corée du sud. Ils parlent de leur pays avec leurs mots et en français.

Hojuje, un ancien système familial patriarcal en Corée : de la discrimination à l’égalité

1. L’histoire du Hojuje

Le Hojuje (호주제) était un système familial pour gérer les membres de famille sur des registres d’identité, qui s’appellent Hojŏk. Bien que la dynastie Joseon ait utilisé ces registres pour la perception des impôts et le service militaire, le Hojuje n’était pas un héritage de cette époque, mais a été introduit en 1923, pendant l’occupation japonaise. Le Japon a aboli ce système, car il était patriarcal, mais la Corée a choisi de le maintenir. Par la suite, en 1975, 1986 et 1988, des révisions de la loi civile ont été débattues à l’Assemblée nationale pour supprimer ce système, mais celle-ci n’a pas approuvé ces nouveaux projets de loi.

 

2. Les défauts de ce système et l’inégalité envers les femmes

 

Ce système posait de nombreux problèmes. Le plus grave était que cette structure familiale ne reflétait aucune idée d’égalité entre les sexes. Par exemple, seul le père pouvait être le représentant légal de ses enfants, même en cas de divorce. Même si la femme divorcée était la mère biologique, la relation avec ses enfants était considérée comme « cohabitante », et elle ne pouvait pas exercer le droit parental. De plus, elle ne pouvait pas inscrire ses enfants à l’état civil de son nouveau mari, sans approbation du père naturel. En conséquence, il y avait des difficultés administratives pour les enfants, par exemple, prendre une assurance, ouvrir un compte bancaire ou délivrer un passeport.

En outre, les enfants ne pouvaient pas changer leurs noms de famille, et cela a crée une discrimination envers la famille recomposée. Il y avait un problème lié à l’ordre de succession. Les femmes ne pouvaient jamais devenir chef de famille, ou Hoju, et leurs droits en tant que membre de la famille étaient restreints.

 

Pour ces raisons, les groupes féministes, en affirmant que ce système était foncièrement sexiste et que c'était un des vestiges de l’impérialisme japonais, ont commencé à réclamer son abolition. Cependant, les groupes conservateurs, comme le groupe confucianiste, ont résisté vigoureusement, et cette structure familiale a été maintenue. Néanmoins, les citoyens ont commencé à exprimer leur consensus sur les inconvénients de ce système, ce qui a renforcé l’idée de la nécessité de son abolition.

 

3. Le changement de situation

En décembre 2002, ROH Moo-hyun, qui avait promis la suppression de ce régime familial, a été élu président. Puis, le débat sur une modification du projet s’est concrétisé. En février 2005, le Conseil constitutionnel a déclaré cette institution comme anticonstitutionnelle, et elle a complètement disparu depuis mars de la même année. De cette façon, il est devenu possible de transmettre le nom de famille maternel aux enfants avec l’accord des conjoints. Cependant, il est nécessaire de déposer un document notarié pour cela, il y a encore des traces de l’idée patriarcale.

 

4. Les enjeux pour les futures structures familiales

Le Hojuje a disparu, mais la structure familiale reste encore centrée sur les hommes qui sont représentés par le père. Par conséquent, le système familial en Corée doit maintenant progresser vers une véritable égalité des sexes. En 2020, environ 28 000 citoyens ont adressé une pétition demandant une révision de la loi pour permettre plus facilement la transmission des noms de famille maternels aux enfants. Nous devons observer si les pensées patriarcales dans le cadre familial disparaîtront en avenir grâce à ces premiers pas.

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